Les fausses illusions
Et si l’automne troquait son habit d’or pour un tapis vert ?
Ce serait vraiment le monde à l’envers, mais il se moque bien l’automne de cet univers si peu enclin aux bulles d’air et si terre à terre !
Il s’imagine partir en vrille, jouerait au Blackjack, à la Roulette, au Poker ou au Baccara. Il marcherait sur des chemins de martingales pour trouver les meilleures astuces et enverrait rouler au tapis toutes ses pièces d’or si chères à la semence de la terre. Il s’enverrait en l’air avec les papillons volages frôlant les toits humides recouverts de mousse et virevolterait au-dessus des mares d’eau douce.
Mais l’automne n’est pas là pour rire ni pour prendre du plaisir dans sa brillance d’éclairs d’or. Il nous rappelle que « tout ce qui brille n’est pas or » et que, même s’il aime miser aux jeux de hasard avec ses pièces d’or sonores et rutilantes, il n’en est pas moins réaliste.
Il nous ramène et nous colle au tapis vert en nous signifiant que c’est une illusion de croire que le monde peut, l’espace d’une saison, partir en vrille et à l’envers, faire chou gras de sa monnaie, la donner en croquettes aux écureuils, se jouer de l’ordre immuable des choses, des sentiments et du temps…
Non ! Immuable dans l’ordre des saisons, l’hiver arrive inexorablement et vient déverser ses pièces d’argent sur le tapis pour blanchir la bouche du monde et rétablir l’ordre des choses…
L’ordre des quatre saisons qui tournent, ne s’enrhument pas et ne jouent pas aux jeux de hasard !